Le début d'un long voyage.

Melody regarda le soldat et acquiesça. Elle ne ressentait aucune fatigue, mais ce n'était sans doute pas le cas de tout le monde... Elle regarda Roche.

- Tu peux aller suggérer au Prince de faire une pause?

Le soldat acquiesça simplement, et se dirigea vers le prince. Il était en pleine conversation avec son "apprenti", Zia... Il se posta à coté de Snori, silencieux, attendant qu'il finisse sa conversation. L'épéiste restait silencieuse, il se permit donc de prendre la parole.

- Devons nous faire une pause, Prince? Certains d'entre nous semblent épuisés...

Snori ne put s’empêcher de rire à la remarque de Roche. Ce type-là était totalement imprévisible. Même s'il était radicalement différent de Llednar, il était tout aussi inexpressif que lui, mais était autrement plus attachant que le jeune homme. Pour le coup, il avait visé juste: lui le premier, il sentait bien que ses fessiers tiraient depuis quelques temps? Les visages d'Alix et Zia ne faisaient que confirmer cela.

-Vous avez sans doute raison Roche.

-Géniaaaaaal! Bonne idée, Caillou!

Ils étaient en plein milieu d'une grande plaine très typique de la région. Un à un, ils descendirent de leur montures qui avaient elles aussi mérité un bon repos.

"Bonne idée Cailloux"... Le jeune homme s'allongea sur l'herbe, faisant cliqueter son armure et les innombrables amulettes qui reposaient sur sa poitrine. Son tour de garde était fini depuis peu, c'était maintenant à deux de ses camarades de battre sentier afin de vérifier si aucun ennemi ne se manifestait près d'eux... Allongé sur le sol, il regardait le ciel bleu, perdu dans ses pensées...

Melody, au contraire n'était pas du tout décontractée. Encore perturbée par l'attitude de Belwur, elle avait décidé d'aider les soldats dans leur tour de garde, en se dirigeant vers une petite colline qu'elle avait repéré tout à l'heure. De là, elle dominerait tout... Lorsqu'elle y fut, elle descendit de cheval, et observa le paysage. Il était d'une grande beauté, mais elle n'y prêta pas attention, préférant regarder dans la direction du nord est, par où ils allaient. Au loin, elle croyait apercevoir les monts pourpres, mais elle n'était sur de rien...

Elevir descendit du chariot pour se dégourdir les jambes, et se dirigea spontanément vers Llednar afin de lui faire la conversation. "Bonjour jeune homme! Excuse moi, j'ai oublié ton prénom..."

Laly, à la surprise de chacun, s'était peu à peu radoucie. Enfin, elle se contentait d'arborer quelques sourires par ci par là, mais ne parlait toujours pas. Elle ne sentait pas spécialement la fatigue ou le besoin de se reposer, au contraire, elle aurait pu rester sur son cheval encore deux ou trois heures, mais ce n'était visiblement pas le cas de ses camarades. Assise sur l'herbe, elle regardait le dénommé Roche. Il était plutôt bel homme, mais n'avait pas l'air d'avoir inventé l'eau froide. C'était le genre d'homme, à son sens, qui ne vivait que par l'action, sans réfléchir plus que ça. Et puis, lui et ses quatre alliés étaient, mine de rien, les "toutous" de cette chère Melody. Une telle situation, pour une femme qui cherchait à se donner de l'importance, devait être extrêmement jouissive.

Alix était lessivée. Il fallait bien avouer qu'un cheval nain, ce n'était pas vraiment un animal qui était agréable à conduire lors d'un voyage de cette ampleur, mais celui-ci était tellement mignon ... Mais il n'avait toujours pas de nom. La jeune femme n'en démordait pas, lui cherchant toujours une appellation. Elle se souvînt des paroles de Snori, et une fois assise dans l'herbe, murmura en le caressant.

- Oui, c'est vraiment un Super-cheval ...

Puis, ce fût comme un électrochoc. Au bout cinq minutes de retard, elle se tourna vers Zia en lui disant, enjouée :

- Hahaha ! Trop marrant ! Caillou ...

... Oui, elle venait juste de comprendre la blague.

- On nous observe !, dit-elle en pointant l'être du doigt.

Zia, suite à la réaction tardive d'Alix, pouffa une fois de plus. Cette fois-ci, c'était un véritable fou rire qui débuta. L'adolescente, pliée en deux, s'appuyait sur sa nouvelle amie tout en tentant de reprendre son souffle. Snori s'avança vers elles, et posa une main amicale sur l'épaule de son élève. Elle allait mieux. Finalement, elle avait pris conscience de la stupidité de ce qu'elle faisait depuis quelques jours. Désormais, elle reprendrait l'aventure avec le sourire. Llednar, qui observait tout le monde sans dire un mot, tourna ses yeux froids vers Elevir. Eux deux étaient comme le jour et la nuit.

-Llednar.

C'était bien là tout ce qu'il comptait dire. Tant au niveau stylistique qu'au niveau de l'encre et du papier, cela arrangeait bien Irwan, qui prenait toutes les conversations en note depuis le début.

Jin était un peu déçue de ne pas avoir pu en savoir plus sur son état d'esprit. Elle ne remarqua que tardivement l'arrivée de ce soldat. La jeune femme ne put s’empêcher de sourire quand il lui fit comprendre qu'elle n'aurait pas de réponse aujourd'hui. Elle ne l'avait pas repérer avant. Il faut dire qu'il n'avait pas l'air d'un soldat avec son manteau gris. Elle le trouvait plutôt sympathique et sans aucun doute bel homme. Elle se promit d'aller lui parler dans l'objectif d'être en bon terme avec à peu près tout le monde.

Le petit groupe eut droit à une pause dût à la fatigue des membres de l'expédition. Jin accueillit cette nouvelle avec joie, chevaucher un cheval des heures durant était une activité extrêmement fatigante pour qui n'avait pas l'habitude.Elle descendit donc de sa monture qui avait besoin de se reposer aussi. La jeune femme se dégourdit les jambes en contemplant le paysage spectaculaire qui s'offrait à elle. Elle regarda autour d'elle et esquissa un sourire quand elle vit que tout le monde poussait un soupir de soulagement. Jin vit au loin Oloren qui parlait à Melody et lui désignait quelque chose. Elle suivit son doigt du regard et vit un étrange homme vêtue de noir qui s'avançait lentement vers eux. Sentant une pointe de stress la gagner, elle décida d'en faire part au premier soldat qu'elle verrait, en l'occurrence Bartiméus. La jeune blonde lui expliqua la situation en lui lançant un regard un tant soit peu angoissé.

-Tu crois qu'on doit se préparer au combat ?

Un regard désabusé... Le gars avec le piaf n'était pas très bavard. De son expérience, Elevir savait que cela cachait forcément quelque chose. Tout comme les hommes qui parlaient trop, comme lui... Enfin, il n'abandonnerait pas le combat de la parole! Il essayerait tant bien que mal de tirer les vers du nez de cet étrange individu. D'autant qu'il sentait bien qu'Irwan se méfiait de lui, et qu'en apprenant des choses sur le rôdeur, il acquitterait plus facilement sa dette!

- Llednar? Ah ouais, j'ai connu un Llednar, à Luuwr! Un sacré bout en train! Et toi, tu viens d'où?

Melody dégaina aussitôt sa longue épée. Le mystérieux cavalier ne se montrait pas hostile, mais de cette distance on ne voyait pas ses traits, alors autant être prudent. Puis elle monta rapidement son cheval, et rejoint les autres. Il fallait qu'ils sachent que quelqu'un arrivait!

Roche se releva, et regarda alternativement la jeune femme, et l'homme qu'elle désignait au loin. Il n'avait aucune idée des intentions de l'homme, mais quoi qu'il en soit, il se dirigeait vers eux... Il sortit un couteau de lancer, et dit à Jin : "Tiens toi prête, je ne pense pas qu'il soit un danger pour nous, mais il vaut mieux rester prudents..."
Les deux autres soldats avaient bien sur remarqués le nouvel arrivant, mais ils continuèrent leur ronde, afin d'être sur que ce n'était pas une diversion...

Le cheval noir de Melody galopait désormais pour aller à l'encontre des adversaires. Ceux qui semblaient être les deux "dirigeants" de la petite troupe se permettaient d'observer le camps. L'arme à la main, la jeune femme cria : "Dégainez vos armes! Inconnus, déclinez votre identité, ou vous périrez!" Ils avaient cinq secondes, après, ils mourraient!

Roche, ainsi que les quatre autres soldats entourèrent spontanément l'étrange couple, ainsi que que son escorte. Le seul moyen de partir était de leur passer sur le corps désormais. Deux lances menaçaient l'énorme cheval. Ils avaient intérêt à répondre aux questions de la détentrice de Belwur.
Elevir suivit le mouvement... Il valait mieux obéir à cette femme! Il en avait déjà subi les douloureuses réprimandes... Il dégaina sa longue épée sertie de joyaux, et pris position à coté des soldats!

Melody jeta un regard à Snori... Il attendait sa réaction...

Snori fut tout simplement outré par l'attitude de Melody, et encore plus par l'obéissance niaise, presque aveugle de ses larbins. Ils n'avaient définitivement aucun discernement. Il s'approcha rapidement du petit cercle qui se formait autour de ces êtres inconnus, et prit la parole.

-Eh, du calme les enfants! Qu'est ce que c'est que cette réaction? Moi qui vous pensais de bonne compagnie, mademoiselle Jennsen, gardez donc votre sang froid. Ce sont peut-être de simples voyageurs.

Sans attendre la moindre réponse, il retourna vers Oloren, qui avait sombré dans un état proche du choc émotionnel. Visiblement, ces personnages ne lui étaient pas inconnus, et cela la mettait dans une situation tout simplement incompréhensible pour les autres. Snori posa ses mains sur ses épaules et se plaça à sa hauteur, la regardant droit dans les yeux.

-Ça va, petite chose?

Llednar était heureux de ce contretemps. Il n'aurait ainsi pas à répondre aux questions banales et ennuyeuses de ce truand d'Elevir. Zia, pour sa part, avait dégainé assez vite, obéissant aux ordres de Melody. Elle avait décidé d'être vraiment utile et de prouver sa valeur aux deux chefs de ce groupe, pas seulement à l'un!

- Ilyanna. C'est, je pense, tout ce dont vous avez besoin de savoir. Nous n'avons pas de temps à gaspiller, merci de nous laisser passer.


- Laissez les passer. Il faut qu'ils passent. Et vite. S'il vous plait...

Melody regarda Snori, excédée!
- Prince, ils ont des uniformes de soldats! Ce ne sont pas de simples voyageurs! Et l'une de ces personnes est une capitaine Nailikanne! Ils sont dangereux!
La jeune femme savait que Snori avait plus d'influence sur le groupe qu'elle! Mais elle espérait vraiment que pour une fois, l'appel de la raison se fasse! Elle ne comprenait absolument pas la raison de leur présence ici, mais il ne fallait surtout pas les laisser partir. Une chose était sure, ils pouvaient causer énormément de torts...

- Désolée mais je ne suis plus sous l'autorité de mon pays d'origine. Désormais, je réponds sous les ordres de mon maître.


- Calme toi, petite. Je ne ferais pas de mal à tes amis. Je ne sais pas ce que vous faites ici, mais j'en ai terminé avec toi. Tu es maintenant maîtresse de ton destin. Quant à Ilyanna, mademoiselle, elle à déserté et lutte maintenant autant contre les soldats Nailikans que les vôtres, car même si sa réputation la suit de près, vos armées continues de s'en prendre à elle. Il faudrait peut-être qu'un jour, le message finisse par passer... De plus, il me coûte de perdre du temps à vous expliquer cela. J'aimerais continuer mon périple...

A la vue de ce personnage sombre, Laly ne pût s'empêcher de sursauter. Perdue dans ses pensées, un tel attroupement lui avait fait particulièrement peur. Heureusement, comme aucun de ses coéquipiers ne semblaient avoir remarqué ce sursaut, sa crédibilité n'était pas totalement réduite à néant.

Au départ, son sang ne fît qu'un tour. Pour se protéger et arriver à Nigfol, elle touchait du bout des doigts sa dague, prête à la dégainer au moindre geste louche. Puis, après l'agressivité prévisible de Melody et la nonchalance additionnée à la prétention de l'homme en noir, la jeune femme se ravisa. Elle avait reconnu les uniformes nailikans, et ce n'était pas franchement le moment d'attirer l'attention sur elle, évadée de ce territoire dictatorial.

Alix était heureuse de voir des nouvelles personnes : pourquoi l'ambiance devait-elle constamment être tendue entre tout le monde ? C'était une situation extrêmement agaçante. Elle s'avança vers l'homme à cheval, et lui fît un grand sourire :

- Bonjour Monsieur-sur-le-cheval ! Je m'appelle Alix, et je suis ravie de faire votre connaissance. Alors, tout va bien pour le mieux ? Vous faîtes bon voyage ? Moi J'ADORE cet endroit ! Vous avez vu mon cheval nain ? Il est chou, non ?

- HOOOAA ! Il est magnifiiiique ! J'ai jamais su faire les tresses, tu m'appreeeends ? Diiis, tu m'appreeeends ?

Alix faisait un large sourire : enfin quelqu'un qui avait la joie de vivre. Même si elle ne connaissait pas le prénom de cette jeune femme, elle s'empressa de répondre en parlant beaucoup trop vite et en balbutiant à moitié.

- Oui, oui, oui, il est magnifique ! Tu ne sais pas faire les tresses ? Oh mais c'est dingue ça ! En fait regarde, tu prends trois mèches comme ça, puis tu les fais s'entrecroiser ... Voilà, tu vois ? Moi j'adore les tresses, je trouve ça complètement foufou, puis en plus, ça donne du volume ... Compare la différence entre ton cheval et le mien : la crinière du tien est toute lisse alors que celle du mien est volumineuse. Et en plus, c'est une technique super facile, d'ailleurs comment tu t'appelles ? Oh, et J'ADORE tes chaussures ! Et puis, tu as des très jolis yeux, puis ...

- Tais toi.

Laly étai exaspérée par cette vague de débilités. La langue d'Alix se déliait beaucoup trop, et même si elle ne disait pas des choses spécialement intéressantes, ce trop plein de bavardages pouvait vraiment être nuisible au groupe.
Sous la remarque de la jeune femme, l'adolescente ouvrit de grands yeux surpris.

- Mais enfin ...

- Non, par pitié. Dans ce genre de situation, apprends à la boucler. Enfin, non : apprends à la boucler tout court.

Alix se tût, mais était profondément blessée par cette réflexion. Elle avait encore cette terrible sensation d'être un boulet, et Laly venait de lui en faire la confirmation. Penaude et démunie, elle baissa la tête et sentit les larmes lui monter aux yeux.

Que cet homme trace sa route avec une ex-chef nailikane, d'accord. En revanche, qu'il ai un lien avec Oloren, cela attisait la curiosité de Snori. Le prince regarda tour à tour l'adolescente et le cavalier inconnu.

-Vous vous connaissez? demanda-t-il.

De son côté, Zia avait volé à la rescousse de sa nouvelle ami contre le surplus d'autorité de Laly. Hors de question de laisser passer ça! Elle se plaça entre les deux, et fixa la révulseuse, mains sur les hanches.

-Eh, mais ça va pas de parler comme ça, hülye?!

Tout était de sa faute. Laly devait être la personne la plus mauvaise et la plus triste du monde, Alix en était convaincue. Pour elle, la révulseuse provoquait la haine de tous, et, frustrée de son mal-être, voulait perpétuellement rabaisser les autres sans chercher à s'analyser elle-même. Elle revendiquait son côté borné et son caractère était aussi imbuvable que le poison. Tout cela, en à peine quelques secondes, Zia l'avait compris, ainsi que l'inconnu qui répondait au nom d'Erlyn.

Tout en essuyant les quelques larmes qui avaient perlé sur ses joues, la petite blonde regardait les cinq cavaliers qui lui faisaient face. Hormis la jeune fille avec qui elle avait échangé quelques mots, les quatre autres dégageait un magnétisme, quitte à lui faire un petit peur. Encore les yeux rougis par les pleurs, elle toucha le bras de Zia et, d'un regard, elle lui fît comprendre de laisser tomber. Laly ne méritait pas une quelconque attention. Ce geste fût bref et chaleureux, mais elle savait une chose : la petite rouquine était sa première et véritable amie, même si elle n'avait pas franchement le caractère et le profil de l'amie qu'elle imaginait, mais tout cela importait peu. Le sourire revint sur son visage pâle.

- Très enchantée de votre présence, messieurs dames.

Laly, quant à elle, pestait dans son coin. Elle avait seulement dit ce que tout le monde pensait tout bas, et elle était désormais blâmée même par un inconnu. C'était le plus dingue de cette histoire : elle avait un nombre de capacités incroyables, et Alix, juste parce qu'elle arborait continuellement un sourire de folle dingue, était appréciée. Personne n'osait lui dire quoi que ce soit parce qu'elle était "mignonne", elle qui ne savait même pas se servir d'une épée. Puis, Zia avait décidé de sauver la veuve et l'orphelin, celle qui n'avait d'yeux que pour le prince Snori. Elle haussa les épaules, d'un signe de nonchalance, mais au fond, elle aussi était blessée.

- Laly. Laly Cabrera.

Erlyn aux cinq titres. À l'entente de ce nom, Irwan descendit du chariot, et se dirigea vers l'homme en noir, les mains dans les poches, à pas lourds et lents tout en commençant à lister ces titres auxquels leur interlocuteur faisait référence, tant pour instruire ses camarades les moins cultivés que pour pouvoir lancer une pique à ce criminel de renom.

-Erlyn l'Alchimiste, l'homme à l'origine d'un massacre dans la capitale de Luuwr. Erlyn le frère d'Épée, ancien membre de la troupe d'élite du ce même état. Erlyn le Maudit, ou le Démon, celui qui a effrayé Valato entier pendant des années. Et Erlyn l'invisible, qui nous a comblé d'une furtive apparition à Nora.

Il était près de lui désormais, et se retourna vers ses coéquipiers.

-Cet homme, mes amis, est surement la crapule la plus recherchée au monde après Henrik Engels. Nous n'avons rien à te dire. Mademoiselle Jennsen, sa présence m’insupporte autant que la contrainte que vous lui posez. Laissons le passer, que tout le monde soit satisfait.

Visiblement, personne ne daignait répondre à Snori. Loin d'être rancunier, il était juste surpris. Ils n'étaient visiblement pas face à n'importe qui, mais il n'avait pourtant jamais entendu parler de cet homme. Peut être que Melody l'avait reconnu. Peut être qu'elle l'avait arrêté dans l'optique de se débarrasser de ce type qui ne semblait pas vraiment apprécié de tous une bonne fois pour toute. Dans tous les cas, cette mauvaise ambiance qui s'était installée ne lui plaisait pas du tout: en tant que chef et que mentor vis à vis de Zia, il se devait d'intervenir.

-Eh, du calme vous tous! Qu'est ce qui vous prends tout à coup? Zia, Laly, gardez un minimum de tenue, il y a des façons plus subtiles de dire les choses.

Les propos du prince auraient pus être agaçants, mais il les prononçais avec tant de conviction et de joie qu'on ne pouvait pas vraiment le blâmer de quoi que ce soit. Encore une fois, l'adolescente baissa les yeux. Il l'avait déjà reprise à deux occurrence: cela n'allait pas du tout. Il fallait réellement qu'elle fasse un effort à ce niveau. Mais de là à demander pardon à Laly...non, c'était hors de question. Llednar s'était endormi sous un arbre.

Jin avait écouté la conversation avec intérêt mais préféra ne pas s'en mêler. Ces étrangers n'avait pas l'air très aimable. A la remarque de Laly, elle se contenta de lever les yeux au ciel. Décidément, elle était insupportable ! Peut-être se radoucira t-elle pendant la suite du voyage ? Peu probable...
La jeune blonde n'était pas vraiment rassurée avec ces soldats aux alentours. De plus, l'intervention d'Irwan ne la calma pas et comment un criminel de la pire espèce pouvait aussi bien connaitre Oloren ? C'était une étrange affaire...

Une fois les soldats partis, elle vit la jeune fille tombait à genoux, littéralement traumatisée. Jin se précipita vers elle, s'agenouilla et lui passa un bras amical autour des épaules. Elle ne savait pas quoi dire et pensa que les mots seraient de trop. Elle renforça donc son étreinte et se contenta d'être là, lui montrant qu'elle n'était pas seule. Mais qu'est ce que cet Erlyn avait bien pu lui faire pour la mettre dans cet état là ? Cette question resta sans réponse dans l'esprit de Jin, tout ce qui comptait pour l'instant était de voir Oloren reprendre des forces pour la suite de l'expédition.

Fushy avait médité durant tout le voyage, satisfait de s'être fait oublier, les conversations sans réel but n'étaient pas sa tasse de thé. Les vraies conversations qu'il appréciait été ceux avec sa coliore. Ce qu'il fit pendant la petite pause, ne s'intéressant pas aux personnages venant de passer.

(...) Tu as raison, la plupart des membres manquent totalement de sang froid.

(...) Tu es prête ? D'accord.

Fushy sortit la fiole vidé le matin même de sa veste et la tendit à sa coliore afin de récolter son venin. La manœuvre se fit en quelques seconde. Le venin maintenant récolté, il fallait y rajouter 2 ou 3 ingrédients pour qu'il passe du stade venimeux au stade anti-poison ou remontant. Fushy avait sur lui pas mal de bourse, pas pleine d'argent comme la plupart des gens, mais pleines d'ingrédients de toutes sortes. En quelques minutes, le "remontant" était terminé. Ceci fait, Fushy se remit en méditation.

(...) Une bonne chose de faite, oui.

- Cette fille aux cheveux bizarre, elle à croisé votre regard, c'est ça ?

- Effectivement. C'était un accident, mais elle à vu le noir le plus profond de mes pupilles.